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Homéopathie : les ventes de Boiron chutent dans un contexte de déremboursement

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Begonnen von celsus, 24. Januar 2020, 19:02:48

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celsus

ZitatLa dégringolade continue pour le groupe Boiron. Le spécialiste des médicaments homéopathiques a enregistré en 2019 des ventes en nette baisse (-7,8%), plombées en particulier par un recul de la France "dans un contexte de fort dénigrement de l'homéopathie", selon le groupe. Au total, Boiron publie ainsi un chiffre d'affaires de 557 millions d'euros.

https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/homeopathie-les-ventes-de-boiron-chutent-dans-un-contexte-de-deremboursement_2116263.html
The best thing about science is that it works - even if you don't believe in it.

Juliette

Quel plaisir cette dégringolade. Mais ce n'est qu'un début, ils vendent toujours trop. Ils vont se rattraper en Allemagne, en partie au moins...

Daggi


Juliette

Merci pour l'info.  :grins2:

Sauf en Suisse où ils profitent du remboursement.

Laurence

Mais il y a aussi en Allemagne les produits homéopathiques de Weleda https://www.weleda.fr/qualite-et-fabrication/medicaments/specificites prescrits en France par les médecins d'orientation anthroposophique. En France, Weleda a (re)-demandé une autorisation pour le Viscum album à 6CH pour pouvoir le délivrer sans prescription médicale dans les pharmacies. (Pour être complet, Boiron et Lehning commercialisent aussi le même produit à la même dilution, mais sur internet)

Ici, un article d'Olivier Hertel du 14 mai 2019 publié dans Science et Avenir :
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/weleda-un-medicament-anti-cancer-vendu-sans-autorisation_133575
Weleda écoule ses stocks de Viscum album fermenté en France sans autorisation.
Ici une boite achetée en mai 2019 dans une pharmacie parisienne. (Olivier Hertel)

Cette vente est d'autant plus problématique que les modalités d'usage de ce produit dans le domaine de la cancérologie sont floues. Si Weleda le présente en effet comme un complément au traitement conventionnel du cancer, la pratique apparait parfois bien différente sur le terrain.

Une littérature qui induit en erreur

Ainsi, un petit livre intitulé "La force du gui", vendu par l'Association de Patients de la Médecine Anthroposophique (APMA), relate les guérisons totales qu'aurait obtenues Ita Wengman, la médecin qui a mis au point le traitement sur les indications de Rudolf Steiner. Ainsi, en 1917, une patiente de 60 ans atteinte d'un cancer du sein, avec un pronostic très défavorable, aurait été guérie avec 28 injections de gui. Une rechute en 1923 aurait été rapidement jugulée par une nouvelle cure. La patiente serait ainsi décédée à l'âge de 85 ans en 1942. Cet autre guide vendu par l'APMA et intitulé "Viscum album et cancer" du médecin français Robert Kempenich explique que le gui présente "une forte potentialité curative." Avec cette précision d'importance : "Le Viscum album n'est donc pas un traitement de support, c'est bien un traitement qui vient en plus de son action spécifique, compléter et améliorer la cytotoxicité des drogues actuellement prescrites." Autrement dit : le Viscum album n'est pas considéré comme un traitement de support, mais comme un traitement qui – à l'instar de la chimiothérapie - agit sur la cytotoxicité, c'est-à-dire la mort des cellules cancéreuses. De quoi troubler l'esprit des malades. Dans le cas, de Stéphanie, le Dr Dewitte a été suspendu pour avoir laissé penser à sa patiente que le Viscum album était efficace contre le cancer. La fille de Stéphanie nous a d'ailleurs confirmé que sa mère était convaincue de recevoir un traitement conventionnel contre le cancer et non pas un traitement alternatif ou complémentaire. (C'est moi qui ait souligné, il y a eu deux médecins français qui ont été sanctionnés par l'Ordre pour avoir injecté du Viscum album dans la tumeur du sein de deux femmes cancéreuses.)

Viscum album n'a aucune efficacité dans le traitement du cancer

Qu'en est-il de la véritable efficacité de ces injections de gui ? Des dizaines de publications scientifiques sont consacrées à ce sujet. Certaines, assurent qu'il a des effets anti-tumoraux, d'autres, qu'il réduit les effets secondaires des traitements conventionnels, améliore le bien être, stimule le système immunitaire, etc. D'autres, au contraire, concluent qu'il n'apporte aucun bénéfice aux malades. Y aurait-il débat ? Pas vraiment. En mars, une revue systématique, c'est-à-dire une analyse critique de toutes les publications scientifiques sur le sujet, a été publiée en deux parties dans Journal of Cancer Research and Clinical Oncology, une revue spécialisée dans l'oncologie clinique et expérimentale. En passant au crible toutes les études disponibles en anglais et en allemand depuis 1995 (au total 3647 références relevées), les chercheurs ont conclu que le produit n'a aucune efficacité dans le traitement du cancer ou même en soins de support. Les auteurs affirment ainsi que la plupart des études montrant un bénéfice sont soit de mauvaise qualité, soit compromises par de forts conflits d'intérêts car en lien avec les entreprises pharmaceutiques directement concernées.

Un lobbying discret mais efficace

Les injections de gui pourraient, en outre, être responsables d'effets indésirables plus ou moins sévères, peu ou pas recensés : "Il y a très probablement : des interactions avec les médicaments antitumoraux - aucun registre n'existant, nous ne savons pas à quelle fréquence -, de possibles croissances tumorales en cas de leucémie, lymphome et mélanome et des réactions allergiques rares", nous précise la chercheuse allemande qui a dirigé l'étude, Jutta Huebner, professeur d'oncologie intégrative à l'hôpital universitaire d'Iéna.

LOBBYING.

Iscador AG et Weleda n'ont pourtant eu de cesse durant des décennies, de promouvoir ce médicament à travers un lobbying discret mais efficace. Ainsi, le Dr Robert Kempenich est en relation étroite avec Weleda. C'est d'ailleurs vers lui que l'entreprise nous a orienté pour répondre à nos questions sur les aspects scientifiques du produit. Le médecin entretient effectivement une grande proximité avec l'industriel comme en témoigne la base Transparence Santé, la plateforme officielle sur laquelle les entreprises ont obligation de déclarer leurs liens avec les professionnels de santé : entre 2015 et 2018, le médecin a reçu de Weleda quatre rémunérations allant de 450 € à 815€ et douze remboursements de frais divers (transports, repas, hébergements etc...). Il a aussi signé 5 conventions avec l'entreprise dont la dernière concernant une formation s'étendait de février 2018 à février 2019. Le généraliste est effectivement très impliqué dans la formation des médecins. Il coordonne 4 séminaires en médecine anthroposophiques au sein même de l'université de Strasbourg. Il est aussi président de plusieurs associations anthroposophiques dont la Société Savante de Médecine Anthroposophique pour laquelle Weleda a déclaré un don le 29 décembre 2016 (le montant n'est pas précisé). Il est surtout président d'un Conseil National Professionnel (CNP) regroupant quatre associations anthroposophiques dont l'Institut de formation et d'édition pour la médecine anthroposophique (IFEMA). Cette dernière a reçu en 2014 un don de 32.500€, l'un des dons les plus importants accordés par Weleda.

L'IFEMA a aussi reçu de l'entreprise 15.390€ de rémunération en 2018 et signé 40 conventions entre 2014 et 2018. Weleda soutient par ailleurs l'Association de Patients de la Médecine Anthroposophique (APMA) qui édite et vend les deux livres de Robert Kempenich. Entre 2017 et 2018, cette association de patients a reçu 38.000€ de l'entreprise pharmaceutique. La multinationale reste ainsi très proche des malades, l'APMA comptant au sein de son comité un ancien cadre ayant travaillé pendant 20 ans pour sa filiale d'Amérique du Nord. Nous avons pu vérifier que, sur simple demande par mail, l'association fournit des listes par région de médecins à orientation anthroposophique susceptibles de prescrire... du Viscum album fermenté !

Un médecin très proche de Weleda

Robert Kempenich apparait donc comme un élément clé du dispositif mis en place par Weleda pour promouvoir ses produits en France. Preuve ultime de cette proximité, cet email qui nous a été envoyé par erreur par Weleda France. On y découvre que le médecin demande directement l'avis de l'industriel concernant les questions que nous lui avons envoyées - également par email - au cours de notre enquête. Son message est ainsi adressé à Florian Petitjean, PDG de Weleda France, à sa directrice scientifique, à la responsable de la communication et à la responsable  [...]

On discute beaucoup actuellement en France à propos de l'anthroposophie, à cause de Françoise Nysan, un temps ministre de la culture, et auparavant éditrice de Acte Sud (livres sur Steiner, etc.), et aussi à cause du médiatique Pierre Rahbi pro-anthroposophie, et encore aussi à cause des associations anthroposophes qui font des procès à Grégoire Perra, ancien professeur dans une école Waldorf, qui dénonce les méthodes d'enseignement dans ces écoles e la biodynamie https://www.lepoint.fr/societe/je-suis-la-cible-d-un-harcelement-des-pro-ecoles-steiner-02-10-2019-2338941_23.php.

C'est probablement à cause de cette controverse que le gouvernement a demandé de mettre en attente le rapport de la Miviludes pour 2017-2018 et a décidé de rattacher ce qui en restera au ministère de l'intérieur (bref, rentrez-vous bien cela dans la tête, l'anthroposophie ne serait pas un groupe à risque sectaire).

J'ai personnellement trouvé une analyse (un peu ancienne) suite à un décès d'une femme par auto-médication homéopathique avec du Arsenicum album à faible dilution (D6) :


KÖNNEN HOMÖOPATHISCHE ARZNEIEN SCHADEN?

Über viele Wochen zu hoch dosierte oder über viele Monate falsch verordnete homöopathische Arzneimittel können Symptome hervorrufen und auch einen Schaden anrichten. Deswegen wird bei täglicher Einnahme eine ca. 3 monatige Kontrolle empfohlen. Bei C-Potenzen, die als Einmalgabe verabreicht werden, können die Kontrollen weiter gesteckt werden.

Es wäre meiner Ansicht nach wünschenswert, dass der Gesetzgeber Maßnahmen ergreift (z.B. Rezeptpflicht), um einen Missbrauch zu vermeiden. Der freie Verkauf homöopathischer Arzneien in Apotheken, der häufig zu unkontrollierten Einnahmen führt, ist aus meiner Sicht abzulehnen.

Zur Illustration und Begründung dieser Ansicht der Verweis auf einen Artikel, den Dr. Abermann gemeinsam mit Prof. Dr. Christian Reiter (Gerichtsmedizin Wien) in der Zeitschrift für klassiche Homöopathie (ZKH) publiziert hat: darin wird von einer Patientin berichtet, die selbständig über viele Wochen eine homöopathische Arznei eingenommen hat und schlussendlich an den Folgen der durch diese Arznei hervorgerufenen Symptome verstorben ist.

Der Artikel ist abrufbar unter:
http://www.aefh.at/pdf/arsen_artikel.pdf


Laurence

Je rectifie à propos des AMMs, je me suis un peu emmêlé les pinceaux :

C'est l' "ARSENICUM ALBUM 6CH" qui est en vente libre chez Weleda : https://www.soin-et-nature.com/fr/weleda/1991-arsenicum-album-d6-d10-d15-d30-tube-granules-homeopathie-weleda.html, chez Boiron: https://www.parapharmacie-chezmoi.fr/produit-boiron-arsenicum-album-granules-6ch-p17398.htm et chez Lehning Rocal : https://www.pharmaciesaintmartin.fr/produit/arsenicum-album-6ch-tb-gr-4g-roc-3400400768130.
Et vu ce qui est raconté dans l'analyse du décès par les médecins autrichiens, c'est tout aussi inquiétant.

Pour ce qui est du Viscum album fermenté de Weleda, il faut en rester à ce qu'en dit Olivier Hertel dans Science et Avenir.


Habra

@Laurence
Je te remercie beaucoup pour ton article.  :2thumbs:
J'ais lu que le Viscum album CH6 de Weleda n'est pas permis en France (c'est bon, car il n'a pas un effet), mais en Allemagne c'est un médicament très intéressant pour nos naturopathes, car on n'a pas besoin une ordonnance pour l'acheter dans une pharmacie. Malheureusement nos naturopathes ont la permission de faire des interventions invasives aussi pour les maladies très graves.

Avec l'article sur le décès d'une femme autrichienne avec des « médicaments » homéopathiques il y a un problème. Excuse-moi, je ne le sais pas d'écrire en français, alors je vais écrire en allemand :

Mit dem Artikel in einer Zeitschrift zur Homöopathie über den Tod einer Patientin, die sich scheinbar ausschließlich homöopathisch behandeln ließ, wird eine Vergiftung (bzw. eine negative Wirkung) von Arsenicum album D6 angenommen, obwohl letztendlich die Aufnahme von Arsenik rein theoretisch im Nanogrammbereich lag. Man würde das sicherlich gerne als Wirksamkeitsnachweis über die Homöopathie vermarkten, der letztendliche tragische Ausgang eignet sich sicherlich nicht als Werbung für die Homöopathie. Hier hätte vielleicht der Einsatz richtiger Medikamente den Tod der Patientin verhindern können. (Es wird ja nicht berichtet, welche andere Medikamente, außer diversen Homöopathika angewendet wurden.)
Die Arsenmenge, die in Arsenicum album D6 steckt, lässt sich ohne Probleme durch den Genuss von diversen Reissorten und Meeresgetier toppen.

Laurence

@ Habra

Ich denke, dass die beiden österreichischen Ärzte, die diese Analyse des Todes dieser Frau veröffentlicht haben, nicht gegen die Homöopathie waren (die in Österreich wahrscheinlich erlaubt ist), sondern wollte nur vor der Gefahr von Selbstmedikation über einen langen Zeitraum mit niedrige Verdünnungen homöopathische Arzneimittel warnen. Da jedoch in Frankreich diese niedrigen Verdünnungen (D6 oder CH6) bei Boiron, Lehning und Weleda rezeptfrei erhältlich sind, spricht nichts dagegen, dass ein Patient sie über einen länge Zeitraum mit möglicherweise schädlichen Ergebnissen einnimmt.